Interprétation de la Station Touristique de Duchesnay et de son environnement
Interprétation de La Station Touristique de Duchesnay et de son environnement.
La Station Touristique Duchesnay, autrefois désigné « Sanctuaire de Duchesnay », est un parc de villégiature situé en bordure du lac Saint-Joseph, dans la municipalité régionale de comté de La Jacques-Cartier, dans la région administrative de la Capitale-Nationale, au Québec (Canada). Le territoire de cette station s’étend sur plusieurs municipalités: Lac-Saint-Joseph, Sainte-Catherine-de-la-Jacques-Cartier, Lac-Sergent et Saint-Raymond. Duchesnay est exploitée par la Société des établissements de plein air du Québec (SÉPAQ).
Situé à une trentaine de kilomètres à l’ouest de la ville de Québec, ce centre de la nature s’étend sur 89 km² sur la rive ouest, du lac Saint-Joseph. Les principaux lacs de ce territoire sont le lac de Claire, le lac au Chien, le lac aux Deux Truites, le lac au Ventre Rouge et le lac au Cèdre. La station touristique contourne le lac Sept Îles.
Le territoire de la station s’étend entre le lac Sept Îles, jusqu’au lac de Claire, À l’ouest, la limite du territoire est proche du lac Sergent. Au sud-ouest, le territoire inclut le barrage Duchesnay à l’embouchure du lac Saint-Joseph. À l’est, le territoire s’étend jusqu’au mont Sorrel. Le territoire comprend plusieurs montagnes dont un sommet atteint 422 m et un autre de 381 m.
Les eaux du lac Saint-Joseph sont retenues par le barrage de Duchesnay, érigé à l’embouchure dans le territoire de Sainte-Catherine-de-la-Jacques-Cartier. Les eaux se déversent dans la rivière Ontaritzi.
Principaux attraits
La Station touristique Duchesnay ainsi que son partenaire Aventure Inukshuk proposent de nombreuses activités récréotouristiques sur quatre saisons. Randonnée, ski de fond, raquettes, balade en traîneau à chiens, pêche blanche, motoneige, ski Hok, canotage, kayak, pédalo, escalade, tir à l’arc, activités guidées, glissade, vélo, excursion d’arbre en arbre, observation de la nature, observation de l’ours, Super Labyrinthe, marina, plage et baignade1… Ce centre de la nature offre des séjours en refuge ou à l’Auberge Duchesnay.
Pistes forestières de la Station touristique
Généralement, dès la mi-décembre (si les conditions de neige le permettent), les pistes de ski de fond de la Station Duchesnay procurent un réseau de 51 km de sentiers linéaires répartis en plusieurs parcours. Ce réseau de pistes offre quatre refuges chauffés au bois, un centre de ski bien équipé, une école de ski, avec un service de location d’équipement pour sport de glisse. À cette station touristique de la SÉPAQ, les adeptes de plein air peuvent pratiquer différents sports de glisse dont le ski à patin.
Les diverses randonnées forestières conduisent à de nombreux points d’observations: tourbières, érablière, zone d’entourbement, les forêts dans lesquelles l’érable à sucre est majoritairement prédominant, vues sur le lac Saint-Joseph, les hauts plateaux, les sommets… Les sentiers de diverses longueurs et proposant divers niveaux de difficultés sont équipés de plusieurs passerelles, belvédères, escaliers de bois et une signalisation de sentiers. Tous les sentiers débutent au pavillon Horizon.
Piste multifonctionnelle
La piste multifonctionnelle Jacques-Cartier traverse les hautes paroisses du comté de Portneuf en passant tout près du barrage de Duchesnay, près de l’Auberge Duchesnay, au sud de la station touristique Duchesnay.
La gare de Rivière-à-Pierre est le point terminal (soit le 68ᵉ km) de cette piste Jacques-Cartier, désignée le nº 6 de la « Route verte » depuis 2007 et du « Sentier transcanadien » des pistes cyclables. Le projet d’aménagement de cette piste avait été initié en 1993 par des leaders de la région et a été officiellement ouverte au public en juillet 1998. Grâce aux démarches des MRC de Portneuf et MRC de la Jacques-Cartier pour l’acquisition des terrains, cette piste a été aménagée sur l’emprise de l’ancienne voie ferrée désaffectée du Canadien National. Désigné « Corridor des cheminots », reliant Rivière-à-Pierre à Sainte-Catherine-de-la-Jacques-Cartier2. En partant de Rivière-à-Pierre, cet ex-corridor des cheminots traverse, d’est en ouest, une série de villages pittoresques du comté de Portneuf en suivant généralement la route 367:
- Saint-Léonard-de-Portneuf (km 39,3),
- Saint-Raymond (km 32,5),
- Lac-Sergent (km 21,7),
- Sainte-Catherine-de-la-Jacques-Cartier (km 14), avec un passage au sud de la station touristique Duchesnay,
- Shannon (km 4,6),
- Saint-Gabriel-de-Valcartier (km 0)3.
Cette piste comporte divers points de services (à proximité) pour les randonneurs: hébergement, restaurant, dépanneur, toilettes publiques, aires de repos, abris, tables de pique-nique, quelques points d’eau potable, stationnement, etc. Elle offre aussi des paysages enchanteurs et des sites d’observation (ex.: le barrage Duchesnay) avec des belvédères aménagés. Cette piste se connecte aussi à d’autres pistes cyclables (ex.: la piste Dansereau de 16 km reliant Pont-Rouge à Sainte-Catherine-de-la-Jacques-Cartier) ou des pistes de vélo de montagne. Cette piste est surtout empruntée par les cyclistes, les marcheurs et les patineurs à roues alignées; et en hiver, par des adeptes de raquettes, de ski de fond ou de marche
Auberge Duchesnay
Inaugurée en décembre 2003, l’Auberge Duchesnay constitue un centre d’hébergement de 48 chambres et de gastronomique pour les touristes ou les rencontres d’affaires. Situé près de l’embouchure du Lac Saint-Joseph, soit au sud du territoire de la Station touristique Duchesnay, l’Auberge Duchesnay, les trois pavillons (comportant 8, 12 et 20 chambres comportant chacun une salle de séjour avec foyer) et les unités de chalets au bord de l’eau.
Ce complexe hôtelier propose une grande variété d’activités récréotouristiques qui s’intègrent à la station touristique Duchesnay. Cet établissement participe au programme de reconnaissance en développement durable.
Retournons un peu en arrière!
Le nom de Duchesnay est intimement lié à cette réserve forestière bordant le lac Saint-Joseph. Il est associé au territoire qui porte ce nom dès 1767, année où Antoine-Charles Juchereau-Duchesnay, seigneur de Gaudarville, hérite de la seigneurie de Fossambault. Les territoires des seigneuries de Gaudarville et de Fossambault sont alors jumelés sous l’appellation de « domaine de Duchesnay ». La forêt appartenant à la Couronne y est exploitée dès la fin du 19ᵉ siècle par le marchand de bois A. W. Sewell qui, en 1888, érige un moulin à scie. En 1900, l’exploitation du domaine passe aux mains de Harold Kennedy, membre de la célèbre famille présidentielle américaine, qui y construit une grande scierie mécanique fonctionnant au gazogène. Cette dernière est détruite par le feu en 1926 et immédiatement reconstruite. Après avoir cédé le territoire à une compagnie forestière, la Menjobagoes Lumber Co., en 1929, le Gouvernement du Québec, par son ministère des Terres et des Forêts le récupère en 1932 dans le but d’y implanter une école de foresterie et une forêt d’expérimentation forestière.
Le site accueille d’abord une école de foresterie à partir de 1935. La forêt de Duchesnay et les installations de la scierie Kennedy servent pour l’enseignement et la recherche. En plus de la formation des gardes forestiers, l’institution devient rapidement la principale station de recherche scientifique en forêt. L’école a pour mission de préparer le personnel subalterne dont l’administration et l’industrie ont besoin pour seconder les ingénieurs forestiers dans leur tâche. Les élèves y reçoivent une instruction pratique et technique dans les domaines de la botanique forestière. La sylviculture, le reboisement, le mesurage, la classification des bois, l’affûtage et l’opération d’équipement de scierie, l’arpentage et l’exploitation forestière en général, font partie de l’enseignement.
En 1970, le ministère des Terres et Forêts remet l’enseignement de la foresterie au ministère de l’Éducation. À partir de 1979, tous les agents de conservation de la faune du ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche reçoivent leur formation à la station forestière de Duchesnay. L’enseignement côtoie de plus en plus les activités récréatives qui se déroulent dans la station. L’institution d’enseignement poursuit ses activités jusque dans les années 1990 alors que les cours sont graduellement transférés dans les centres de formation professionnelle de la province. Le volet recherche survit toutefois au virage récréotouristique que prend la station de Duchesnay. En 1999, ce territoire protégé est cédé par le ministère des Ressources naturelles et de la Faune à la Société des établissements de plein air du Québec, la SÉPAQ.
Forêt ancienne de Duchesnay
Érablière à bouleau jaune et à hêtre Écosystème forestier exceptionnel de la région de la Capitale-Nationale EN QUOI CET ÉCOSYSTÈME EST-IL EXCEPTIONNEL? Deux raisons expliquent le caractère exceptionnel de cette érablière. D’abord, elle n’a pas été affectée par les activités humaines, phénomène rare pour une forêt feuillue du sud du Québec où le territoire est fortement agricole et urbain. Cet écosystème n’a pas non plus été sérieusement affecté par des perturbations naturelles sévères (dépérissement, grands chablis et feux) qui auraient pu causer la destruction totale du couvert dominant. La dynamique naturelle de ce type de forêt consiste en une évolution graduelle de la végétation grâce à de petites trouées créées dans le couvert forestier à la suite de la mort et de la chute d’un arbre ou de petits groupes d’arbres. Le peuplement développe ainsi des caractéristiques uniques tant sur le plan de sa structure que de la présence de quantités importantes de bois mort et d’arbres de taille remarquable. On y trouve des chicots et des débris ligneux au sol de plus de 50 cm de diamètre ainsi que des bouleaux jaunes âgés de plus de 290 ans dont le diamètre atteint 90 cm. Malgré sa faible superficie, cette forêt est en excellent état et constitue l’un des rares exemples d’érablière ancienne dans la région de Québec. PORTRAIT SOMMAIRE DE LA FORÊT ANCIENNE DE DUCHESNAY La forêt ancienne de Duchesnay est située à un peu plus de deux kilomètres au sud de la municipalité de Lac-Saint-Joseph. Ce secteur fait partie du sous domaine bioclimatique de la sapinière à bouleau jaune de l’est. Ce peuplement est localisé sur des dépôts de till épais formant un versant assez peu accentué à drainage moyen. Parmi les espèces d’arbres présentes, on trouve l’érable à sucre, qui domine dans le couvert arborescent, accompagné du bouleau jaune et du hêtre à grandes feuilles. Les plus petites trouées, créées dans le couvert par les arbres morts, sont habituellement comblées par des essences tolérantes à l’ombre, comme le hêtre et l’érable. Les trouées un peu plus grandes (plusieurs arbres tombés) donnent parfois la chance de s’établir à des essences moins tolérantes, comme le bouleau jaune. On y rencontre également l’épinette rouge à l’occasion. Grâce à la bonne qualité du site et au sol riche que l’on trouve dans le bas des pentes, ces arbres peuvent atteindre jusqu’à 32 m de haut. Les principaux arbustes présents sont l’if du Canada (Taxus canadensis) ainsi que d’autres espèces qui poussent sur des sols plutôt secs, telles que Acer pensylvanicum et Diervilla lonicera. Dans les endroits plus humides, on observe davantage Acer spicatum et Viburnum lantanoides. Le sous-bois renferme des plantes herbacées d’affinité boréale adaptées aux sols acides, comme Oxalis montana, Trientalis borealis et Maianthemum canadense. Par ailleurs, Huperzia lucidula et la fougère Dryopteris spinulosa indiquent aussi des sols acides, tout comme les mousses Pleurozium schreberi et Dicranum spp. Enfin, plusieurs plantes réputées pour leur belle floraison, comme l’érythrone d’Amérique (Erythronium americanum), le trille rouge (Trillium erectum) et le petit prêcheur (Arisaema atrorubens), peuvent être observées tôt en saison.